Migration et emploi urbain : le cas de Ouagadougou au Burkina Faso
Migration
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Issue: 1
(04 - 2005)
L’objectif de la présente étude est d’examiner le lien entre migration et emploi dans un
contexte urbain, celui de Ouagadougou la capitale du Burkina Faso. Nous privilégions ici
l’accès au premier emploi rémunéré car il représente une étape cruciale dans le cheminement
professionnel et constitue un indicateur-clé de la possibilité de se soustraire à la pauvreté. En
corollaire, un accès tardif à un premier emploi rémunéré pourrait être source de pauvreté. A
partir des données de l’enquête nationale, sur « dynamique migratoire, insertion urbaine et
environnement au Burkina Faso », menée en 2000, deux outils essentiels de l’analyse des
biographies, les courbes de survie de Kaplan-Meier et les régressions semi-paramétriques à
risques proportionnels, sont utilisés pour évaluer le temps nécessaire pour obtenir un premier
emploi ou pour mieux comprendre ce qui mène au premier emploi rémunéré. Les
caractéristiques individuelles (sexe, niveau d’instruction), et les informations recueillie sur
l’origine familiale (l’activité du père et de la mère), et l’ethnie sont utilisées comme variables
de contrôle. Les analyses présentées suggèrent que le rôle de la migration sur l’accès à un
premier l’emploi joue très peu pour les femmes alors que les migrants semblent avoir un
avantage net sur les non migrants. L’origine sociale semble avoir peu d’impact sur l’accès au
premier emploi mais la crise économique et/ou et la mise en œuvre des programmes
d’ajustement structurel font que la pauvreté touche plus les jeunes générations qui semblent
accéder plus tardivement à un premier emploi rémunéré.
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